Notre passage sur l’ile chiloe ne fut peut-être pas le plus marquant en terme de paysages, quotidiennement, une pluie diluvienne s’abattait sur l’archipel. Une certaine déception de ce point de vue, mais c’est également un endroit qui présente d’autres centres d’intérêts et une certaine histoire..

Notre passage chez Guillermo a été en ce sens assez intéressant. Une fois enlevé son bleu de travail et tranquillement installé sur son fauteuil, il prenait plaisir à nous raconter les secrets et la mythologie que renferment cette ile… et que les «Chilote » (C’est ainsi que l’on nomme les natifs de l’ile) font toujours vivre.

Certaines créatures, difformes, étranges, voire monstrueuses habiteraient encore ses bois et forêts. Plutôt intriguant..

Parmi elles, un redoutable prédateur, se cachant dans les bois, mesurant un peu moins d’un mètre serait un véritable danger pour toute femme qui s’aventurerait dans son « jardin ». Bien que laid, de toute petite taille et diforme, il descendrait de son arbre à la vitesse de l’éclair , et, les fixant d’un regard, elles succomberaient directement à son charme…Il procéderait ensuite à l’acte ultime avec ses victimes. Ces dernières ressortiraient du bois sans le moindre souvenir. Problème, elles se retrouvent parfois enceinte, sans savoir qui est le père de l’enfant.

 Il s’agit d’une créature que l’on appelle le « trauco ». Il est encore invoqué aujourd’hui pour expliquer les douteuses grossesses…

De nombreux autres mythes sont également présents sur l’île, et ils auraient été apportés par les jésuites espagnols, qui ont débarqués sur l’ile aux XVII et XVIII è siècle. Des histoires montées de toutes pièces par les européens, comme dans le cas du redoutable « trauco », pour justifier quelques malencontreuses grossesses sur l ‘ile? Possible. Les versions divergent globalement sur l’origine de cette mythologie. Le mystère reste entier…

Mais les jésuites espagnols sont aussi à l’origine des nombreuses églises présentes sur l’archipel. On en recense près de 150 aujourd’hui, dont 16 sont inscrites au patrimoine de l’unesco. Réalisées uniquement en bois, elles sont le résultats d’une parfaite collaboration entre les jésuites et les indigènes, les « hullinche », les pêcheurs de l ‘île. Ces derniers s’occupaient d’approvisionner en bois de qualité afin de permettre la construction de ces églises.Très colorées, elles apportent de la vie à l’île,qui souffre du temps souvent grisatre.

Certains des lecteurs avisés de ce blog connaissent peut-être un certain Francisco Coloane, natif de Chiloe et qui passa son enfance dans la petite bourgade de Quemchi ou les vents violents, les tempêtes ou orages furent sa source d’inspiration. Auteur de Cap Horn (1941) ou Tierra Del Fuego (1956).Il s’est éteint en 2002 et reste l’un des plus grands écrivains Chiliens.